a) L’origine des illusions d’optique
Notre cerveau transforme nos souvenirs, nous fait voir des lignes courbes quand elles sont droites, trompe certains de nos raisonnements: il possède donc des défaillances , notre cerveau est loin d'être parfait,
Le cerveau interprète les données qui lui sont transmises par la rétine et reconstitue l’image telle qu'il la conçoit, parfois imparfaite et incompréhensible. Mais lors de cette reconstitution, le cerveau commets des erreurs dans un but de nous interpréter une image la plus fidèle soit-elle à la réalité.
Lors d'une illusion d'optique, le cerveau n'interprète pas correctement les images transmises par la rétine. En effet, le cerveau tient à mettre du sens partout, même là où il n'y en a pas. Il lui arrive alors d'en faire trop, il accentue les contrastes, crée des contours... Il crée même des couleurs, des perspectives, des reliefs, des mouvements, en fonction de ce qu'il connaît, de ce qu’il a déjà vu. Malgré que le cortex visuel soit très bien organisé, les apprentissages et le vécu ne sont pas les mêmes d'une personne à l'autre. Or, le cerveau se base sur son vécu, sur ce qu'il connait. On comprend alors les différentes interprétations de certaines illusions d’optique.
Mais le cerveau a-t-il les moyens de se comporter autrement?
En réalité, oui, car si les spécialistes de la cognition ont d'abord affirmé qu'il ne disposait pas de la faculté d'être rationnel, de récents travaux ont démontré le contraire. D'après ceux-ci, nous possédons tous, au contraire, un accès à la pensée logique. Pourtant la plupart du temps, nous n'empruntons pas la voie rationnelle. La raison en est simple : nos réseaux neuronaux ne sont pas assez habitués.
Notre cerveau n'a de cesse de modifier les informations transmises par l'œil. Pourquoi un tel processus?
D'abord pour gagner en rapidité d'analyse et en temps de calcul. Car il est quasiment impossible de traiter de façon uniforme toutes les informations visuelles du monde extérieur. Mais aussi pour une raison tout simplement physiologique, l'œil ne transmettant qu'une image partielle, instable, floue et peu colorée. Il faut donc que le cerveau réalise un gros travail de création artistique pour reboucher, colorier et stabiliser l'image afin de nous donner la sensation d'un réel cohérent qui n'existe en fait que dans nos têtes mais pas dans la réalité, ce sont les illusions d'optique.
Il ne faut pas pour autant confondre ces mauvaises interprétations du cerveau avec les mirages, qui découlent de phénomènes physiques déformant l’aspect habituel de la réalité. Nos yeux tiennent alors juste compte de la déformation, le cerveau ne joue donc aucun rôle lors du phénomène du mirage.
Illusions d'optique
Lorsqu'un objet tridimensionnel est représenté en deux dimensions, il apparait un stimulus ambigu qui peut donner lieu à différentes interprétations. Etonnamment, ces illusions d'optique ne donnent pas lieu à un compromis entre les différentes interprétations, mais à une alternance des perceptions, comme si l'une et l'autre information disparaissaient alternativement de la conscience. C'est ce que l'on appelle la perception bistable. Ces phénomènes sont largement décrits dans le cas de la perception visuelle pour des stimuli très variés.
Si on place la structure métallique d'un bouchon de champagne à une trentaine de centimètres de nos yeux avec le petit anneau éloigné de nos yeux et le grand au premier plan et que l’on fixe celui ci en laissant flotter notre regard dans le vague, le petit anneau qui va paraitre être au premier plan. Et, de plus, si nous bougeons lentement la structure, elle semble se déformer! En ne faisant pas la mise au point, notre système visuel a perdu les informations stéréoscopiques de profondeur, et on peut avoir l’impression que le petit anneau soit devant ou derrière. La stimulation visuelle est devenue ambiguë. On peut reproduire ce phénomène très facilement en dessinant un cube en perspective comme le « cube de Necker » qui a la face perçue comme étant devant pointe soit vers le haut soit vers le bas. Une des particularités remarquables d'un tel stimulus ambigu est que, si on continue de le regarder, la perception ne cesse d'alterner entre les deux interprétations. On parle de « perception bistable ». Des chercheurs se passionnent pour la question pourquoi notre système visuel ne reste pas fixé sur une interprétation, correcte et satisfaisante, depuis environ deux siècles, sans parvenir à dégager d'explication convaincante.
On pense souvent qu'il est possible de décider de ce que l'on voit dans ces situations ambiguës. C'est faux : on peut parfois influencer un peu ses percepts, mais les alternances se font indépendamment de notre contrôle.
Des chercheurs du CRNS montrent qu'il existe une grande variabilité interindividuelle dans la perception de ces stimuli ambigus : certaines personnes perçoivent davantage l'une ou l'autres des interprétations possibles, certaines alternent rapidement et d'autres lentement. En comparant les perceptions bistables visuelles de plusieurs individus, les chercheurs n'ont pu détecter aucune corrélation entre individus pour les caractéristiques personnelles des perceptions visuelles.
Les similarités remarquables de dynamique perceptuelle laissent donc supposer que les systèmes visuels utilisent des mécanismes pour construire des percepts comme « l'organisation perceptuelle » à partir d'indications ambiguës. Si les raisons de l'alternance de perception sont encore à déterminer, on peut désormais supposer que la bistabilité repose sur des mécanismes de compétition identiques mais distribués au sein des différents systèmes sensoriels. Les chercheurs essayent maintenant de préciser ces mécanismes.
En psychologie, un stimulus (au pluriel, stimuli) est un agent susceptible de provoquer un changement de comportement chez le sujet observé.
La corrélation est, dans son acception commune, la relation existant entre deux notions ou concepts dont l'un ne peut être pensé sans l'autre. ...